Madagascar est une histoire familiale.

En 2023, j’ai décidé de tout quitter et de partir vivre 3 mois au sein de l’orphelinat Masohafa en totale immersion dans leur quotidien, leur rythme et leurs projets.

Un an après, j’ai eu l’opportunité de retourner sur place et d’accompagner l’association Ar Mada sur une mission médicale itinérante en tant que secrétaire médicale et reporter photo. J’avais pour mission de capturer les moments de vie, de soin et de partage loin de nos codes habituels et de tout ce qu’on connaît aujourd’hui. Ça a été une expérience profondément marquante et enrichissante dont découle la série photographie Lignes de vie, Les visages de Madagascar.

Ce projet m’a appris que l’image – comme le dialogue – peut devenir un pont entre des univers différents.

L'orphelinat Masohafa est porté par l’association franco-malgache At Home (à la maison). De sa définition “un autre regard”, l’orphelinat est un lieu dédié à l'accueil et au soutien des enfants vulnérables qui héberge aujourd’hui 24 enfants âgés de 4 à 18 ans. Plus qu’un centre d’accueil, ce qu’ils appellent la “maison” est un véritable foyer qui fonctionne comme une grande famille, portée par un couple d’éducateur et d’assistante sociale qui oeuvre pour leur offrir aux enfants des perspectives d’avenir à la hauteur de leurs rêves.

Ar Mada est une association humanitaire franco-malgache fondée en 1999 qui œuvre pour apporter des soins médicaux essentiels aux communautés vivant dans des zones reculées de Madagascar.
Elle regroupe plus de 4 000 professionnels de santé bénévoles et organise 6 missions humanitaires médicales par an, sur 4 itinéraires simultanément.

Ar Mada mène un travail de fourmi, régulier et profondément ancré dans la durée : une mission est organisée tous les deux mois, avec pour objectif d’assurer un véritable suivi médical dans des zones où l’accès aux soins est très limité.

Chaque mission dure deux semaines et mobilise près de 80 bénévoles répartis en quatre équipes. Ensemble, ils réalisent entre 4 000 et 6 000 consultations, accompagnées de soins, de distributions de médicaments, de traitements et de conseils adaptés aux réalités locales.

En autonomie totale, les équipes se déplacent par tous les moyens nécessaires pour atteindre les villages isolés : minibus, camions, barges à moteur, pirogues, et parfois même chars à zébus. Des itinéraires hors des sentiers battus, le long du fleuve Tsiribihina ou sur le canal des Pangalanes, au cœur d’une logistique complexe mais essentielle.